Les oiseaux
 

Les oiseaux sont des animaux familiers, dont les espèces et sous-espèces sont aisément reconnaissables dans leur milieu naturel, par leur morphologie (forme, taille, coloris du plumage, forme du bec, etc) et leur comportement (cris et chants, vol, course, migrations, etc.). Je ne parle pas ici des oiseaux d’élevage, dont l’aspect peut différer profondément de celui de l’espèce sauvage d’origine !


On distingue 9 800 à 10 050 espèces d’oiseaux (en définissant certaines sous-espèces comme des espèces entières). Il est rare qu’on en observe de nouvelles, car ce sont des animaux très visibles (avec de bonnes jumelles) et pour la plupart diurnes. C’est sans doute le groupe zoologique (classe de Vertébrés) le mieux connu. Leur étude est largement ouverte aux naturalistes amateurs, qui coopèrent au sein d’associations d’ornithologistes dans chaque pays.


En France, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) joue un rôle important dans la défense de la biodiversité, non seulement des oiseaux, mais de l’ensemble des Vertébrés dits « Tétrapodes » (Mammifères, Reptiles, Batraciens), vivant à la surface des terres émergées. L’Union Européenne a imposé aux gouvernements des directives de protection des milieux naturels, en particulier une directive « Oiseaux », afin de protéger légalement le réseau de sites Natura 2000 que cette Union a incité les États à créer sur leur territoire. Par exemple, la basse vallée du Var est l’un de ces sites, où les hirondelles de mer (sternes) peuvent se reproduire librement et en très grand nombre. En Méditerranée et dans l’Atlantique, certaines îles sont interdites à la fréquentation humaine (sauf pour quelques gardiens), ce qui permet de préserver diverses espèces d’oiseaux marins. Adhérez à la LPO !


La connaissance des oiseaux est l’un des fondements de l’Écologie scientifique. Pour les Sciences biologiques, en général, la somme des connaissances acquises grâce à ces Vertébrés est encore plus considérable :

  1. l’étude de l’embryon de poule nous a appris que le système nerveux se développe en éliminant une grande partie de ses neurones (mort cellulaire programmée, ou apoptose) ; l’apoptose régule la composition de notre corps, même à l’état adulte (intestin, glandes mammaires, etc.) ; le même mécanisme a été rendu responsable de la spécificité de nos réactions immunologiques (théorie de la sélection clonale), grâce aux expériences de Frank Macfarlane Burnet, Prix Nobel 1960, sur les organes immunitaires du poulet, qui se prêtent bien à ces recherches ; l’idée que la sélection neuronale imite la sélection clonale de nos cellules immunitaires (lymphocytes B et cellules T) a été développée par Jean-Pierre Changeux (voir par exemple http://www.youtube.com/watch?v=LycLyc_zVJU)

  2. les vocalisations spécifiques (comme le chant des mâles du pinson) apparaissent grâce à de subtiles interactions entre l’apprentissage et le déterminisme génétiques propre à l’espèce (rôles de l’hérédité et des interactions avec l’environnement), une leçons essentielle pour comprendre l’hérédité des comportements

  3. l’analyse des vocalisations révèle les capacités inouïes de reconnaissance entre les membres d’un couple d’oiseaux (dans les colonies de manchots, par exemple)

  4. la formation des couples obéit à des rites et des stratégies qui visent à la sélection des mâles les plus aptes par les femelles, en fonction de critères à la fois génétiques et sanitaires (95 % des espèces sont monogames, pour une même saison de reproduction et parfois même pour la vie entière), ce qui n’empêche pas certaines femelles de pratiquer l‘exogamie (interprétée comme une « précaution » pour assurer à la descendance des chances de survie optimales, liées à la diversité de la composition de l’ADN)

  5. le rôle de chaque sexe au sein du couple reproducteur varie, en fonction du dimorphisme sexuel, plus ou moins accentué selon l’espèce ; le partage des rôles est donc réglé par l’hérédité, en grande partie, et optimise la survie des descendants, de la lignée et de l’espèce

  6. l’apprentissage peut se faire soudainement, « en un temps », comme on le voit chez les oies qui considèrent comme leur mère la première personne aperçue au moment de l’éclosion, qu’il s’agisse d’un humain (cas des oies de Konrad Lorenz, Prix Nobel 1973) ou d’un autre animal (adoption interspécifique) ; c’est cet « attachement » (voir http://www.lenfantdabord.org/wp-content/uploads/2011/01/attachement.pdf) qu’étudient à présent les chercheurs en biologie humaine, et qui permet aussi de tourner des films où un ULM est accompagné par une bande d’oiseaux !

  7. les oiseaux sont des ovipares exclusifs ; leurs œufs ont une structure extraordinairement précise (forme, dimensions, solidité et porosité de la coquille) ; la construction et l’emplacement du nid (ou du site de ponte), la couvaison, les soins aux œufs et aux jeunes (nidicoles ou nidifuges), varient énormément selon les espèces, ce qui permet d’étudier et de comprendre les raisons (lois de l’Écologie et de l’Évolution) auxquelles ces caractéristiques sont soumises

L’observation des oiseaux constitue pour chacun d’entre nous une magnifique leçons sur la Vie.